Comment bien lire les étiquettes sur les produits alimentaires ?

 
 
 
 

Pour manger sainement, il faut d'abord acheter les bons produits. En s'aidant des mentions nutritionnelles devant obligatoirement figurer sur les emballages. Valeurs énergétiques, AJR, quantité totale et nette, E66… Que signifient ces informations ? Pour mieux les comprendre, nous vous aidons à décoder les étiquettes alimentaires.

Une étude publiée dans le Journal of Agricultural Economics en 2012 démontre que les personnes qui lisent les étiquettes nutritionnelles sont en moyenne plus minces que les autres (Source 1). Mais encore faut-il savoir décrypter ces petites étiquettes affichées sur chacun des produits vendus en supermarché ! De la quantité contenue aux additifs alimentaires en passant par le Nutri-score ou le label, de nombreux éléments sont à prendre en compte pour choisir des produits sains, bons pour la santé (et pour la planète !). 

Qu'est-ce qu'une étiquette alimentaire ?

Les étiquettes affichées sur les emballages des produits alimentaires sont comme la carte d'identité du produit : il y figure toutes sortes d’informations qui nous renseignent sur son origine, sa composition, sa péremption, ses apports... 

Liste des 3 mentions obligatoires

 Selon le Ministère de l'Economie, des Finances et de la Relance, chaque produit doit comporter sur son étiquette trois mentions obligatoires (Source 2) :

  • "L'identité de la denrée (dénomination de vente, liste des ingrédients, pays d'origine...) et son bon usage (date limite de consommation (DLC), mode d'emploi...)

  • Ses caractéristiques nutritionnelles (informations sur le contenu en nutriments et en énergie de l'aliment, correspondant à l'étiquetage nutritionnel)

  • Les allégations générales, nutritionnelles et de santéfigurant éventuellement sur les emballages alimentaires".

Les fabricants ont également l’obligation de faire apparaître l’éventuel traitement qu'a subi le produit : pasteurisé, lyophilisé, surgelé, en poudre, concentré, fumé, etc. (Source 3).

Comment lire les nouvelles étiquettes des aliments ?

Depuis le 13 décembre 2014, de nouvelles règles d'étiquetage sur les aliments sont entrées en vigueur. Voici de manière un peu plus détaillée un petit guide pour déchiffrer la composition d’un produit et s’y retrouver dans les termes figurant sur les emballages.

Pour tous les produits alimentaires préemballés doivent figurer les renseignements suivants :

  • La dénomination de vente : elle indique la nature de l’aliment ; sert à identifier le produit. Par exemple, déshydraté, surgelé, sucré, avec édulcorant ;

  • La liste des ingrédients : elle est présentée par ordre d'importance décroissante en pourcentage. Elle mentionne aussi les additifs, les arômes, et depuis décembre 2014, la présence (en gras ou en souligné) de l’une des seize substances provoquant des allergies ou intolérances (arachide, lait, soja, œufs, poisson, crustacés, fruits à coque, céréales contenant du gluten, graines de sésame; lupins…) ;

  • La quantité de certains ingrédients ou catégorie d'ingrédients ;

  • La quantité nette du produit : en litres ou millilitres pour les liquides ou les glaces ; en grammes pour les autres produits ;

  • Les dates : la limite de consommation (DLC) et la durabilité minimale (qui remplace la date limite d’utilisation optimale du produit ou DLUO) ;

  • Les conditions particulières de conservation ;

  • Le nom et l’adresse du fabricant, conditionneur ou vendeur établi dans l'Union européenne ;

  • Le pays d'origine ;

  • Le lot de fabrication : il sert à la traçabilité du produit ;

  • Le mode d’emploi ou les conseils d’utilisation ;

  • L’estampille vétérinaire : pour les produits d’origine animale, elle est la preuve du contrôle des services vétérinaires du ministère de l’Agriculture. La mention du lieu de naissance, du lieu d'élevage et d'abattage est également obligatoire ;

  • Le poids des matières grasses dans les fromages.

Glucides, matières grasses... Comment lire une étiquette nutritionnelle ?

"Depuis décembre 2016, la déclaration nutritionnelle est obligatoire sur les denrées préemballées", note le Ministère de l'Economie, des Finances et de la Relance (Source 2). Elle renseigne le consommateur sur la quantité des nutriments présents dans un produit alimentaire.

"La règlementation impose des critères stricts de présentation de la déclaration nutritionnelle pour permettre au consommateur de comparer les denrées entre elles". On y trouve par exemple les indications pour 100 g ou pour 100 ml portant sur :

  • La valeur énergétique des aliments ;

  • Les teneurs en matières grasses ;

  • Les teneurs en glucides ;

  • Les teneurs en protéines...

"Toutefois, les fabricants peuvent étiqueter les valeurs nutritionnelles par portion si le nombre de portions contenues dans l'emballage est indiqué (par exemple par biscuit dans un paquet de biscuit) et en pourcentage des apports de référence (pour 100g et/ou par portion)", précise l'article.

Certains produits font l'objet d'une dérogation, par exemple :

  • Les aliments non transformés qui comprennent un seul ingrédient ou une seule catégorie d’ingrédient ;

  • Les infusions de plantes ou de fruits ;

  • Le thé ;

  • Les denrées alimentaires conditionnées dans des emballages ou des récipients dont la face la plus grande a une surface inférieure à 25 cm2.

Exemple d'étiquette nutritionnelle d'un produit alimentaire

La déclaration nutritionnelle prend la forme d'un tableau des valeurs nutritionnelles présentant une information uniformisée. "Elle peut être complétée par d'autres éléments comme les vitamines, sels minéraux, acides gras mono-insaturés ou polyinsaturés, etc. sous réserve qu'ils soient présents en quantité significative pour ne pas induire le consommateur en erreur", rapporte le Ministère de l'Economie, des Finances et de la Relance (Source 2).

Connaître la quantité de produit dans l'emballage

Cette information est utile notamment lorsqu’on veut réaliser des recettes ! La quantité du produit doit obligatoirement être inscrite sur l'emballage. Elle peut être nette :

  • En volume, pour les produits liquides ou pour les boissons (en litre, millilitre ou centilitre) ;

  • En masse, pour les autres produits (en gramme, kilo…).

Si l’aliment se présente dans un liquide (cornichons, légumes en conserve ou en bocal…), le poids net égoutté doit être indiqué. Un conseil : lorsque vous achetez des produits en conserve, rapportez-vous au poids net égoutté car ce sera la quantité totale de l’aliment que vous consommerez.


La composition d’un produit : mention obligatoire ?

La liste des ingrédients et leur quantité font partie des informations obligatoires sur les étiquettes. Les fabricants doivent, en plus, classer les ingrédients par ordre décroissant d’importance dans le produit : les plus présents en premier, les moins, en dernier.

Attention toutefois, car certains aliments n’ont pas l’obligation de porter cette liste. Il s'agit :

  • Les produits ne contenant qu’un seul élément lorsque le nom de vente est identique à celui de l’ingrédient ou permet de déterminer la nature de celui-ci clairement (sucre, café, thé…) ;

  • Les fruits et les légumes frais ;

  • Les eaux gazéifiées ;

  • Les vinaigres ;

  • Le lait;

  • Le fromage ;

  • Le beurre ;

  • La crème fermentée.

Savoir déchiffrer les additifs contenus dans les aliments

Dans la composition du produit alimentaire, on retrouve presque toujours des additifs alimentaires. Ils désignent des substances qui améliorent ou préservent les caractéristiques des aliments.Certains font polémique car ils sont accusés d'être cancérigènes, comme par exemple les nitrates ou les nitrites, le dioxyde de titane (E171)...

Ils peuvent apparaître clairement, comme par exemple la"poudre à lever" (bicarbonate de sodium), ou à l’aide d’un code. Ils se traduisent alors de cette manière :

  • E471 pour un émulsifiant ;

  • E466, pour un épaississant.

Le "E" signifie Europe, et les trois chiffres permettent de se rapporter à une catégorie :

  • 100 pour les colorants ;

  • 200 pour les conservateurs ;

  • 300 pour les agents anti-oxygène ;

  • 400 pour les agents de texture.

À quoi sert la mention des AJR (apports journaliers recommandés) ?

Pas toujours facile de savoir si la quantité indiquée d'un nutriment est raisonnable ou trop importante pour notre équilibre alimentaire.

Pour informer le consommateur sur la contribution de l’aliment à la couverture de ses besoins moyens journaliers en vitamines et minéraux, les fabricants utilisent un concept simple : les apports journaliers recommandés (AJR). Et ils sont de plus en plus présents sur les étiquettes des produits alimentaires ! Par exemple, vous savez en regardant l’emballage d’un jus d’orange qu’un verre représente 20% des AJR en vitamine C.

Toutefois, les autres ingrédients restent dans l’ombre, et si vous ne regardez pas leur liste en détail, vous pouvez tomber sur des produits trop riches en sucres, en sel, en graisses…

Comprendre les étiquettes alimentaires : sel ou sodium ?

S’il n y a aucune obligation de la part du fabricant à indiquer la teneur en sel du produit, celle-ci est devenue un argument de vente. Près de 80% de nos apports en sel proviennent d’aliments manufacturés : viennoiseries, charcuteries, plats cuisinés…

Or, une surconsommation (plus de 12 g par jour) nuit à la santé. Elle augmente le risque de maladies cardiovasculaires et peut être dangereuse chez les personnes hypertendues ou diabétiques. Une argumentation santé bien comprise par certains industriels qui valorisent la quantité de sel sur leurs produits.

Il est souvent question de sodium sur les étiquettes. Or, un gramme de sodium correspond à 2,5 g de sel. Lorsqu’un produit affiche une teneur en sodium, il vous suffit de multiplier par 2,5 ce chiffre pour obtenir la quantité réelle de sel. L'Anses recommande chez l'adulte une consommation moyenne de 6 à 8 grammes par jour.

Bien faire attention à la mention d'allergènes dans le produit

La quantité d’allergènes utilisés ou présents dans le produit fini doit obligatoirement être signalée. Sur les emballages, elle peut se présenter sous la forme de mentions "contient", "présence de" ou "ce produit peut contenir".

La réglementation européenne liste douze catégories d’allergènes à déclarer :

  • Gluten ;

  • Crustacés ;

  • Oeufs et poisson ;

  • Arachides ;

  • Soja ;

  • Lait ;

  • Fruits à coques ;

  • Céleri ;

  • Moutarde ;

  • Graines de sésame ;

  • Dioxyde ;

  • Soufre et sulfites.

Leur dénomination doit être claire : par exemple, "lécithine de soja" et non pas "E322". Si le nom de l’aliment fait nettement référence à la présence d’un allergène (le fromage, le lait ou le beurre sont des produits à base de lait), son indication n’est pas obligatoire dans la composition du produit.

La date limite de consommation (DLC et DLUO), quelle importance ?

La date limite de consommation (DLC)

La date au-delà de laquelle la consommation du produit présente un danger pour la santé (intoxications alimentaires…). Elle se présente avec la mention : "à consommer jusqu’au" (jour et mois).

Il est possible de consommer des produits après cette date (yaourts, biscuits…) alors qu’il est préférable d’en consommer d’autres quelques jours avant la fin de cette date (poissons, viandes…)

La date limite d’utilisation optimale (DLUO)

La date au-delà de laquelle les qualités nutritives et gustatives du produit ne sont plus garanties, sans que sa consommation soit dangereuse pour la santé. Elle est signalée par la mention "à consommer de préférence avant le…". La plupart des aliments ayant dépassé cette date sont encore consommables car il s’agit souvent de produits secs (biscuits, pâtes, café, thé…).


Labels alimentaires : les signes officiels de la qualité d’un produit

Les labels que l’on trouve sur les produits de consommation sont importants : ils permettent d’identifier la provenance d’un produit et d’indiquer les "récompenses" attribuées aux producteurs.

  • Le label Rouge : il atteste de la qualité supérieure d’un produit ;

  • Le label AB (agriculture biologique) : il s’applique à des produits dont au moins 95% des ingrédients sont issus d’un mode de production excluant les produits chimiques ;

  • L’Appellation d’origine contrôlée (AOC) : elle garantit une spécificité de l’aliment lié à terroir et à un savoir-faire local ;

  • La certification de conformité, Atout certifié qualité (ACQ) : attribué à certains produits, dont le cahier des charges est régulièrement vérifié (jambon sans phosphates, fruits cueillis à maturité, condition de fraîcheur des salades prêtes à l’emploi…) ;

Mentions "Naturel", "Maison", "Artisanal", quelles différences ?

Sur certains produits, on trouve des "estampilles" que le fabricant affiche pour marquer le caractère d’authenticité d’un produit.

  • Naturel : produit que l’on trouve dans la nature, il est non transformé, non traité et sans additif (conserves de poissons, eau minérale, arôme…) ;

  • Maison : produit préparé de manière non-industrielle et selon une recette traditionnelle. Il est vendu directement du producteur au consommateur ;

  • Artisanal : produit fabriqué par un artisan inscrit au registre des métiers ;

  • Fermier : produit préparé à la ferme à une échelle non-industrielle selon certaines techniques traditionnelles, mais attention aux mentions "de la ferme" ou "pur beurre" qui ne veulent pas dire grand-chose ;

  • Sans additif : produit qui ne contient pas un certain additif, même si celui-ci est autorisé par la loi.

Le Nutri-score, c'est quoi exactement ?

Depuis 2017, le logo Nutri- Score peut être apposé sur la face avant des emballages. Ce système d'étiquetage nutritionnel complémentaire à la déclaration nutritionnelle obligatoire fixée par la réglementation européenne sert à rendre les informations nutritionnelles plus claires et plus lisibles.

"Le système Nutri-Score est basé sur une échelle de 5 couleurs (du vert foncé au orange foncé) et associant des lettres allant de ('meilleure qualité nutritionnelle') à E ('moins bonne qualité nutritionnelle') pour optimiser l'accessibilité et la compréhension de l'information nutritionnelle par le consommateur", explique le Ministère de l'Economie, des Finances et de la Relance (Source 2).

Le Nutri-Score prend en comptepour 100 g de produit la teneur en nutriments et aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits et légumes) et en nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel).

Après calcul, le score obtenu pour un produit permet de lui attribuer une lettre et une couleur.

La source: Santé Magazine

Auteur: Élisabeth de la Morandière, Ysabelle Silly, Journaliste, Mathilde Pujol, Journaliste santé

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