Clotilde Bato : « Les pois chiches, c’est l’une des meilleures alternatives aux protéines animales »

 
 
 
Clotilde Bato, directrice générale de l’association SOL, à Paris, le 26 mai. JULIE BALAGUÉ POUR M LE MAGAZINE DU MONDE

Clotilde Bato, directrice générale de l’association SOL, à Paris, le 26 mai. JULIE BALAGUÉ POUR M LE MAGAZINE DU MONDE

 

A la tête de deux associations, SOL, qui défend les petits paysans à travers la planète, et Notre affaire à tous, qui réclame une justice climatique, Clotilde Bato milite en faveur d’une agriculture saine.

« Je suis toulousaine de naissance et indienne de cœur. Mes parents étaient des militants altermondialistes, et, grâce au travail de mon père pour l’ONG Frères des hommes, nous avons beaucoup voyagé dans notre enfance. Dès l’âge de 4 ans, mon frère et moi étions dans les manifestations antinucléaires, puis, quelques années plus tard, nos parents nous emmenaient dans les Andes ou au fin fond de la forêt amazonienne.

Le pays qui m’a le plus marquée, c’est l’Inde, où je suis allée pour la première fois à 7 ans, durant trois mois. C’était une aventure incroyable, nous allions de village en village et découvrions l’Inde pendant que mon père travaillait. A 10 ans, j’ai commencé à faire du chant lyrique, et je suis entrée au conservatoire professionnel à 17 ans.

« J’ai fait un burn-out, et j’ai compris que je voulais trouver un métier qui ait un rapport aux autres, qui soit dans le partage. »

Mais j’y étais malheureuse : le chant, c’est comme du sport de haut niveau, il faut travailler énormément, apprendre l’italien et l’allemand, oublier sorties, ciné, amis… C’était une vie très contraignante, compétitive et solitaire. J’ai fait un burn-out, et j’ai compris que je voulais trouver un métier qui ait un rapport aux autres, qui soit dans le partage.

J’ai abandonné le chant, pour préparer un diplôme de relations internationales spécialisé dans l’Asie du Sud. Mais, lorsque je suis allée tester le métier en ambassade, à New Delhi, je me suis rendu compte que c’était un milieu très franco-français, et que je me serais encore retrouvée seule dans la vie d’expatriée. A 21 ans, j’ai demandé à mon père si je pouvais découvrir l’un de ses projets.

J’ai trouvé ma vocation au contact des paysans dans les villages indiens. En 2007, j’ai aidé à l’organisation d’une grande marche des paysans sans terre, et, peu après, j’intégrais SOL, une ONG française qui accompagne et soutient les petits paysans, notamment en Inde, en Afrique de l’Ouest et en France. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Vandana Shiva, figure indienne de la lutte écologique contre l’accaparement des terres et des semences.

En 2010, son association, Navdanya, s’opposait, au nom de la souveraineté alimentaire, à l’implantation en Inde de la première aubergine OGM, créée par Monsanto. Nous les avons rejoints dans ce combat et avons commencé à travailler avec eux sur divers projets pour défendre les paysans et leurs libertés.

Souveraineté alimentaire

Les beignets d’aubergine à la farine de pois chiche représentent à la fois mes valeurs et mes combats. Ils font appel à mes origines méditerranéennes, mais aussi à la savoureuse cuisine indienne que j’ai mangée toute mon enfance. En Inde, il existe plus de 4 500 variétés d’aubergines : blanches, roses, vertes, striées, rondes ou allongées… C’est pour moi un symbole de biodiversité et de l’importance qu’il y a à protéger cette biodiversité jusque dans nos assiettes.

Quant aux pois chiches, autre pilier de la cuisine indienne, c’est l’une des meilleures alternatives aux protéines animales, une légumineuse qui symbolise la souveraineté alimentaire et la lutte contre le changement climatique (puisqu’elle permet de se passer du soja, au bilan carbone élevé). Ces beignets sont aussi délicieux que symboliques. »


la source: LE MONDE

Publié: Camille Labro

Previous
Previous

Limón: propiedades, beneficios y mitos del cítrico más popular

Next
Next

De betere EK-snacks: van vet tot vegan en alles daar tussenin