Top 10 des aliments qui contribuent le plus au changement climatique
La production de nourriture humaine génère 37 % des émissions globales de gaz à effet de serre. Mais les aliments d'origine animale en émettent deux fois plus que ceux d'origine végétale. Le bœuf émet ainsi deux fois plus de gaz à effet de serre que le riz qui, lui-même, en émet deux fois plus que le blé.
La production de notre nourriture génère 37 % des émissions totales de gaz à effet de serre émis sur la Planète, soit 17,3 gigatonnes d'équivalent CO2 par an, selon une étude de Nature Food parue en 2021. En comparaison, le transport émet 13,4 gigatonnes de CO2 par an, soit 28 % des émissions anthropiques. C'est dire si notre alimentation a un impact énorme sur notre Terre.
Aliments d’origine animale versus aliments d’origine végétale
Mais tous les aliments ne contribuent pas de la même manière au réchauffement. Ceux d'origine animale (viande, poisson, produits laitiers...) représentent 57 % de ces émissions, contre 29 % pour les aliments d'origine végétale -- les 14 % restant étant dédiés aux productions agricoles non alimentaires comme le caoutchouc, le coton ou les céréales pour le biocarburant. Si le changement d'affectation et l'utilisation des sols (labour, conversion de forêts ou d'autres paysages naturels en pâturages et en terres cultivées etc.) représente la plus grosse part des émissions, le bilan des produits animaux est « plombé » par les rejets de méthane des bovins et autres animaux d'élevage.
Mais on observe également de grosses différences au sein de chaque catégorie. Le riz, par exemple, produit beaucoup de méthane en raison de la fermentation anaérobie due à l'inondation des rizières. Cette culture représente ainsi 12 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre liées aux productions végétales. Elle est suivie par le blé, dont les surfaces cultivées sont les plus importantes, et qui génère majoritairement du CO2 issu du changement d'affection du sol. Viennent ensuite la canne à sucre, le maïs et le manioc.
Le bœuf, l’aliment le plus désastreux pour la Planète
Parmi les produits animaux, c'est le bœuf, avec 25 % du total, qui comptabilise le bilan carbone le plus désastreux, en raison des rejets de méthane. Il est suivi par le lait de vache, le porc et le poulet. Non seulement les animaux génèrent du méthane, mais ils nécessitent d'énormes surfaces pour cultiver des céréales destinées à les nourrir.
Il ne faut cependant pas penser qu'il suffirait de convertir ces surfaces en céréales pour l'alimentation humaine. « Plus de 70 % de la ration des ruminants est composée de fourrages (herbe, foin, ensilage...) non consommables par l'Homme », souligne ainsi l’Inrae. De plus, les aliments concentrés utilisés pour les porcs ou les volailles valorisent les résidus de cultures et les sous-produits des filières végétales destinées à l'alimentation humaine (tourteaux, sons, drèches, etc). « Au total, c'est 86 % de l'alimentation animale qui n'est pas consommable par l'Homme », souligne l'institut.
Outre le dioxyde de carbone et le méthane, l’agriculture génère également du protoxyde d'azote (N2O), au pouvoir réchauffant 310 fois plus grand que le CO2. Ce dernier est majoritairement dégagé par l'épandage des engrais azotés minéraux et organiques. Les chercheurs ont également pris en compte les impacts en amont et en aval de l'agriculture, comme les gaz à effet de serre produits par la fabrication de pesticides et d'engrais, le transport (importations et exportations) ou les emballages. Ceci explique pourquoi le chiffre de 37 % est supérieur à des précédentes estimations, qui estimaient plutôt la contribution de l'agriculture aux émissions globales à 25 %.
Comment réduire les émissions de l’agriculture ?
En 2050, l'agriculture devra nourrir près de 10 milliards d'être humains. Augmenter la production agricole sans détruire la Planète tient donc de la gageure. On peut bien sûr réduire notre consommation de viande et de produits laitiers, mais aussi changer les pratiques agricoles (réduction de l'utilisation d'engrais ou utilisation de méthodes de culture sans labour, par exemple) ou encore recourir aux biotechnologies pour améliorer la productivité des cultures ou diminuer les émissions de méthane des ruminants. Tout cela sans augmenter les prix, sous peine d'aggraver la faim dans le monde.
La source: Futura sciences
Auteur: Futura sciences